Le français pour tous (皆にフランス語を)
2012年春季1級合格・エールフランス特別賞受賞*
嶋崎 裕子
Yuko SHIMAZAKI
主婦・埼玉県
Des jeunes salariés ou des retraités? Des Tokyoites ou des provinciaux?
La disparité des occasions d’enseignement demeure au Japan. Certains trouvent sans difficulté les moyens d’étudier le français, d’autres n’arrivent pas à dénicher une telle opportunité. Dans les grandes villes, l’Institut franco-japonais nous fournit des programmes éducatifs de premier plan. Même hors des grandes villes, si on fait appel à Internet, il n’est pas difficile de se mettre au courant du français vivant. Par contre, quelle est la situation pour ceux qui ne peuvent pas profiter de tels moyens?
Je m’appelle Yuko Shimazaki. C’est l’archétype de la femme japonaise qui s’est dévouée aux tâches ménagères. J’ai filé une dizaine d’années heureuses auprès de mes enfants.
Il y a 5 ans, ma vie a connu un tournant. Une amie est morte d’un cancer de la poitrine. Soudainement. Sa mort précoce m’a fait réfléchir sur le vrai sens de vie.
« Qu’est-ce que je ferais, si je devais mourir demain? »
« Qu’est-ce que je ferais, si je devais mourir demain? »
J’ai répété la même question dans la tête. Il n’y a eu qu’une seule réponse.
« J’ai envie de recommencer les études du français! »
Jusqu’alors, j’avais interrompu tout ce qui me libère et m’épanouit. La langue française, entre autres, était délaissée au fond de ma mémoire.
D’abord, j’ai commencé à écouter les émissions éducatives du français de la NHK. Ces programmes n’étaient pas inutiles, mais loin d’être satisfaisants. Du fait que les enseignants et les méthodes changeaient tous les trimestres. Cela me semblait manquer de cohérence et d’uniformité.
Ensuite, j’ai suivi les cours de l’Institut franco-japonais de Tokyo. Les professeurs de haute volée et les cours variés m’ont fascinée. Pourtant, j’habitais loin de l’Institut. Et les frais scolaires n’étaient pas négligeables. Le temps et le coût requis m’ont écartée de cet établissement.
Et puis, j’ai cherché un club d’études du français près de chez moi. Il y en avait deux, mais là, le français n’était considéré que comme un passe-temps.
Finalement, je me suis décidée à étudier toute seule. J’ai acheté régulièrement des journaux et des revues en français. En plus, Internet m’a offert des occasions d’écouter le français vivant et de connaître l’actualité de la société française.
4 ans se sont écoulés. Je me suis lassée d’étudier toute seule. J’ai passé un examen de DAPF dans le but de me lier avec la communauté des francophiles. Mon succès à l’examen du « 1 kyu (NIVEAU 1) » m’a étonnée et encouragée à continuer mon chemin.
Une autre surprise a suivi. Les membres du club que j’avais renoncé à fréquenter m’ont demandé d’enseigner le français, dès qu’elles ont connu mon acquisition du diplôme « 1 kyu (NIVEAU 1) ». Ellles voulaient organiser un autre club pour satisfaire leur appétit de savoir intarissable. Elles étaient dans la soixantaine. Elles ne pouvaient plus aller à l’Institut franco-japonais ni mettre en valeur des sites Internet pour raison d’âge et de santé. Elles vivaient humblement dans la communauté locale.
Je me suis demandé : « Le français, est-ce que c’est la langue exclusivement pour les jeunes salariés intellectuels? Pour ceux qui habitent dans les grandes villes et qui ont accès aux occasions d’études? »« Non! »
J’ai créé un nouveau club du français. Je travaille pour « le français pour tous ». Je suis honorée de contribuer à la promotion de cette langue dans ma petite ville.
* 2012年度成績優秀者表彰式当日に実施されたエールフランス特別賞選考会のために提出されたエッセイを、ご本人の許可を得て転載させていただきました。
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